Fidèle à sa mission, ce blog va vous exposer un papier qui circule sur le web. Le propos est «la justice».
Son titre (Avignon : les proches de Yacine Azizi, décédé sous les balles en 2022, veulent « que justice soit faite ») est sans ambages.
Identifié sous la signature «d’anonymat
», le pigiste est positivement connu.
Sachez que la date de publication est 2024-02-03 13:14:00.
Survêtement noir et casquette, dans le groupe qui défile, du quartier Saint-Jean vers l’hôtel de police, Fayez Zaimi a l’air grave malgré ses 18 ans. L’âge de Yacine Azizi lorsqu’il périssait, le 30 novembre 2022, sous les rafales d’une kalachnikov, au pied d’un immeuble du quartier Saint-Jean. « On était chez nous, on a vu les blessés, on est sortis… » Quatorze mois plus tard, la scène l’habite encore. Les détonations, les sirènes, le massage cardiaque… Et les baskets qui dépassent du drap blanc. « Un choc émotionnel« , dit-il. Son grand frère, Ayoub, de l’âge de Yacine, ne s’en est pas remis. « Il est sous antidépresseurs, depuis.«
Ce samedi après-midi, à quelques pas de l’immeuble où tombaient deux Avignonnais – Yacine, 18 ans, et un autre garçon de 22 ans -, ce soir de novembre 2022, des dizaines de jeunes du quartier portaient le deuil, aux côtés de la famille du premier, lors d’une marche blanche. Des voisins, des amis. Même âge, peu ou prou. Mêmes occupations. Des souvenirs communs. « Yacine, il était souriant, gentil, toujours prêt à aider. On a grandi ensemble. Il était l’ami de mon petit frère », glisse Aya, 24 ans, la grande soeur de Fayez. « Pas un trafiquant« , il était « impliqué de loin » dans les stupéfiants, comme d’autres victimes de règlements de comptes avant lui, témoigne-t-elle.
L’enquête au point mort
Les faits remontent à plus d’un an mais la plaie est béante, à en croire les sanglots des gaillards de 20 ans qui avançaient, les épaules serrées et la tête basse, pour demander « que justice soit faite« , alors que l’enquête patine depuis plusieurs mois. « Tant que ce ne sera pas le cas, on ne pourra pas faire le deuil », souffle Aya Zaimi. Elle aussi a connu Yacine dans l’enfance. Jeune mère, elle a quitté le quartier il y a quelques mois. Pour « ne pas que mon fils grandisse dans la violence ». Depuis le drame, confie son frère, « on vit dans la peur. Il n’y a plus de quartier. Quand on se voit entre nous, on ne reste pas là, on va sur des parkings ».
Noura Azizi, la mère de Yacine, se bat depuis des mois pour que l’enquête avance (notre édition du 19 janvier). « On me balade depuis le début, souffle-t-elle. Je devais être convoquée entre septembre et décembre par le juge d’instruction. Puis, on m’a promis le printemps. Mais je n’ai aucune date. » Grandes lunettes, cheveux rangés dans un foulard, elle se serait présentée au commissariat trois jours d’affilée, mais « personne n’a daigné la recevoir« , grince sa sœur, Farida Hsayni. Elle porte les vêtements de son neveu, survêtement blanc et baskets : « Je suis hantée par son image.«
Pétrie de douleur, la famille s’insurge contre l’inertie du système judiciaire, débordé par les dossiers de règlements de comptes. « On sait qu’il y a une instruction en cours. On ne leur demande pas de nous donner des informations, mais juste de nous rassurer. De nous dire que le dossier progresse« , poursuit Farida Hsayni.
Une négligence aurait également été commise, dénonce la famille : un suspect, identifié grâce à une trace d’ADN, a fini par périr, à son tour, plusieurs mois plus tard, sous les rafales d’une kalachnikov, sans avoir pu être auditionné. « On ne passera pas à autre chose. J’ai perdu mon fils, ma vie est partie avec lui. Je veux que la justice se réveille« , martèle Noura Azizi. « On a besoin de réponses.«
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