Dans Oxford University Innovation Ltd contre Oxford Nanoimaging Ltd [2022] EWHC 3200 (Pat) Daniel Alexander KC dans un long jugement finalement tenu pour l’Université dans un différend sur la validité des conditions contractuelles de l’Université revendiquant la propriété intellectuelle sur le travail des étudiants en recherche. L’affaire intéresse le blog en ce qu’elle oppose les dispositions relatives aux consommateurs du « régime de Bruxelles (conflit de lois) » à celles du droit matériel de la consommation.
[8] L’idée maîtresse du cas de l’ONI est que l’approche d’Oxford en matière d’allocation des fruits commerciaux de la recherche est injuste pour les étudiants en doctorat et, en particulier, injuste pour M. Jing, le jeune chercheur, dans les circonstances de l’affaire. Plus précisément, on dit que les politiques d’Oxford sont injustement pondérées en faveur de l’université et des universitaires de haut niveau, qui ont peut-être moins contribué aux détails du travail que les chercheurs ou inventeurs plus juniors.
L’applicabilité ou l’impact de la législation sur la protection des consommateurs sur les conditions relatives aux droits de propriété intellectuelle des étudiants est au cœur de l’affaire. Le règlement sur les clauses abusives dans les contrats de consommation 1999/2083 – UTCCR est dérivé de la directive européenne sur les clauses abusives dans les contrats de consommation 93/13, la « directive sur les clauses abusives pour les consommateurs » UCTD, qui est conservée. Le droit de l’UE et l’autorité de la CJUE en la matière sont conservés. Jurisprudence de l’UE [240] . Elles ne s’appliquent qu’aux contrats entre un « consommateur » et un « vendeur ou fournisseur ». Qu’est-ce que M. Jing un tel «consommateur»?
Les tribunaux britanniques ont régulièrement eu recours à la Convention de Bruxelles et plus tard à Bruxelles Ia en l’absence d’une grande partie de l’autorité UCTD de la CJUE. Le juge tient correctement [242] qu’il faut être prudent avec une telle approche par inspiration, comme en effet je l’ai également souligné sur ce blog auparavant, et discute ia CJEU Benincasa, Gruber, Schrems, Milivojevic, mais pas CJEU Reliantco, et les affaires britanniques Standard Bank contre Apostolakis, AMT Futures contre Marzillier et Ang contre Reliantco. Dans la discussion sur l’impact éventuel de la jurisprudence bruxelloise sur l’UCTD, il se réfère entre autres à Weco Projects. [288] il souligne que lorsque l’autorité ultérieure de la CJUE a interprété directement le terme « consommateur » dans l’UCTD (par exemple Karel de Grote), il faisait assez peu référence à l’autorité bruxelloise. [306] il décide que l’approche UCTD du «consommateur» est «plus large» et «pas aussi stricte» que sous le régime de Bruxelles et [310] rejette l’argument d’Oxford selon lequel adopter le cadre d’analyse des contrats à double finalité de la jurisprudence relative à la convention/règlement de Bruxelles est nécessairement la bonne approche dans cette affaire en vertu de l’UCTD. Cela comprend également [320] approche différente de la charge de la preuve.
[410] la conclusion finale est qu’un étudiant en doctorat a normalement le droit d’être traité comme un consommateur au titre de l’UCTD et qu’il importe peu à cette fin que l’étudiant entreprenne cette formation en vue de sa carrière, de sa profession et/ou de son activité professionnelle avancement » et [425] qu’ »Oxford n’a pas démontré que la situation de M. Jing était telle qu’il serait erroné de le traiter comme un consommateur en concluant le contrat DPhil qu’il a fait. » Cependant finalement [639] les clauses n’ont pas été jugées « injustes ».
Bon nombre des questions soulevées sont nouvelles et on peut imaginer que l’autorisation d’interjeter appel ait été demandée.
Geert.
Droit international privé de l’UE, 3e éd. 2021, 2.231 ss.