Voici un nouvel encart qui va allonger notre revue de presse sur « la justice ».
Son titre (Tribunal d’Alès : « Arrête, on a des enfants, ralentis », les derniers mots d’Anaïs juste avant l’accident mortel de Boucoiran en septembre 2020) est sans ambages.
Présenté sous le nom «d’anonymat
», le rédacteur est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
Vous pouvez en conséquence faire confiance aux infos qu’il donne.
Texte original mentionné :
Les deux conducteurs des véhicules impliqués dans la course-poursuite, condamnés à cinq ans de prison, dont trois avec sursis probatoire, pendant deux ans.
À responsabilités égales, sanctions égales. C’est ainsi que le tribunal d’Alès a justifié la condamnation de Jonathan et Jimmy à cinq ans de prison, dont trois avec sursis probatoire, pendant deux ans.
Les deux hommes, au volant de grosses cylindrées impliqués dans la course-poursuite mortelle entre Alès et Boucoiran, ont leur permis annulé. Interdiction leur est faite de le repasser d’ici dix ans pour Jonathan, et cinq ans pour Jimmy.
« Des embrouilles comme dans la téléréalité »
Une rivalité amoureuse entre les deux chauffards et divers petits contentieux dans un groupe où tous les protagonistes se connaissent, seraient à l’origine du drame de septembre 2020. « Ils avaient des embrouilles comme dans la téléréalité », déplore un parent endeuillé.
Pour tenter de désamorcer la crise, un rendez-vous est fixé. Sur un parking proche du rond-point de la RN 106, les deux hommes doivent évoquer leur différend. Jonathan, au volant de son Audi A3, se présente accompagné de Stéphane, Anaïs et Manon.
Jimmy arrive à son tour, dans son Audi A5, dans laquelle ont pris place Quentin et Noémie, ancienne relation de Jonathan.
Ce dernier pense être tombé dans un guet-apens. Il prend peur et démarre en trombe. Jimmy, prend sa suite.
Direction la voie rapide vers Nîmes. Les compteurs s’affolent.
Entre le lieu de départ et le site de l’accident, sur la bretelle de sortie vers Anduze, les douze km sont avalés en moins de sept minutes. Les deux conducteurs roulent à tombeau ouvert.
Un impact estimé à 160 km/h
Après une manœuvre de dépassement hasardeuse, Jimmy bloque l’autre voiture en roulant à 50 km/h. Jonathan accélère et double par la droite.
En arrivant au niveau de la sortie vers Anduze, celui-ci donne un coup de volant à droite. Il tente de s’engager sur la voie de décélération qui conduit au pont de Ners.
À 160 km/h, il est impossible de négocier le virage dans une zone limitée à 50. Le véhicule percute le parapet en béton. Il vole au-dessus de la voie opposée, fracasse la glissière de sécurité et finit sa course dans la colline.
Les passagères supplient le conducteur de ralentir
L’accident coûte la vie à Stéphane, 28 ans, Anaïs, 27 ans. Tous deux étaient en couple et étaient parents d’un petit Esteban. Devenu orphelin le garçon de six ans est, depuis, élevé par ses grands-parents.
Autre victime, Manon, 23 ans au moment des faits, est très grièvement blessée. Son pronostic vital est engagé. La jeune femme est plongée pendant plusieurs semaines dans un coma artificiel.
Ses conseils, Mes Sylvia Ginane et Anaïs Farget décrivent une vie brisée : « Cette jeune maman d’un petit Milan, aujourd’hui âgé de quatre ans et demi, sait très bien qu’elle ne peut plus s’occuper de lui. Elle a d’importantes séquelles, avec des troubles neurologiques. Son bras droit est mort. Elle a perdu toute autonomie. Elle est enfermée dans une vie qu’elle n’a pas choisie. Elle a dû réapprendre à manger, parler. Sa vie est aujourd’hui réglée par les rendez-vous médicaux. »
Quelques secondes avant le choc, c’est elle qui hurle dans l’Audi A3, lancée à 230 km/h sur la voie rapide. « On a tous un enfant, ralentis ! »
Pendant quatre minutes interminables, des messages et des conversations sont échangés dans les deux voitures. Anaïs supplie, sans succès : « Arrête, on a des enfants, ralentis. »
Des prévenus fans de vitesse
L’enquête des gendarmes a permis d’établir que « les uns et les autres étaient des habitués des courses sauvages organisées autour du stade des Costières, à Nîmes. »
Trois excès de vitesse et un feu grillé figurent au palmarès de Jonathan. Malgré plusieurs témoignages dans ce sens, le prévenu nie « toute conduite rapide ou dangereuse. »
Outre son Audi A5, confisquée par le tribunal, Jimmy possède une Alfa Roméo de 510 CV. Son casier atteste de quatre excès de vitesse… dont un, à 215 km/h, tout proche du lieu de l’accident, sur la route départementale parallèle à la 2X2… alors qu’il n’a plus de permis de conduire.
Bibliographie :
Des citoyens face au crime,Le livre .
Justice pénale internationale Les nouveaux enjeux de Nuremberg à La Haye,A voir et à lire. .
Philosophie/Absolu/relatif,Le livre . Disponible dans toutes les bonnes librairies.