Je vous propose un tout nouvel encart qui va parachever notre revue de presse sur « la justice ».
Le titre séduisant (Maurizio Cattelan conforté comme auteur au tribunal) est parlant.
Présenté sous la signature «d’anonymat
», l’écrivain est connu et fiable pour d’autres articles qu’il a publiés sur le web.
Il n’y a aucune raison de ne pas croire de la fiabilité de ces révélations.
La date de publication est 2022-07-08 11:57:00.
Le tribunal judiciaire de Paris a conforté vendredi l’artiste Maurizio Cattelan comme auteur de ses œuvres et a repoussé les demandes d’un autre, Daniel Druet, qui avait réalisé des sculptures pour lui et s’estimait le véritable auteur.
Le litige concerne huit œuvres de l’Italien de 61 ans, qui se désigne comme « artiste conceptuel », comprenant des sculptures façonnées par M. Druet.
Une œuvre emblématique est « Him » (2001), une installation où le spectateur avançait vers un garçon placé de dos et à genoux, avant de découvrir qu’il s’agissait d’Adolf Hitler.
Avec son savoir-faire pour exécuter des sculptures extrêmement réalistes, entre autres pour le musée Grévin à Paris, M. Druet, Français de 80 ans, souhaite être reconnu comme auteur exclusif des huit œuvres en question.
Le tribunal ne l’a pas suivi.
Le plaignant « ne revendique pas la qualité de co-auteur d’une œuvre de collaboration ou d’une œuvre composite mais bien la qualité d’unique auteur des œuvres en cause », a-t-il rappelé.
Il lui a reproché de ne pas avoir intenté la procédure à l’origine contre l’artiste italien controversé, mais contre son représentant, la galerie Perrotin, et une institution ayant monté une exposition de ces œuvres, la Monnaie de Paris.
« Faute d’avoir assigné en personne Maurizio Cattelan, auteur présumé, (…) Daniel Druet doit être déclaré irrecevable en toutes ses demandes en contrefaçon de droits d’auteur », a estimé le tribunal.
La défense a estimé que ce jugement ferait école.
« Cette décision constitue une véritable jurisprudence en ce que, pour la première fois, les magistrats consacrent l’art conceptuel par une décision de principe », ont écrit dans un communiqué les avocats de la galerie Perrotin, Pierre-Yves Gautier et Pierre-Olivier Sur.
L’avocat du plaignant, Jean-Baptiste Bourgeois, a contesté cette interprétation. Dans ce jugement, « il n’y a pas une ligne sur le fond du dossier. C’est une fin de non-recevoir, pour une question de forme », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Forcément je regrette de ne pas avoir assigné Maurizio Cattelan au départ, mais je trouve la décision totalement infondée (…) Le même tribunal, la même chambre, en février 2020, certes dans une autre composition, avait reconnu recevables nos demandes », a-t-il rappelé.
Le sculpteur français Daniel Druet (d) sculpte un buste de Marianne à l’effigie de l’animatrice de télévision Evelyne Thomas (en arrière-plan), le 19 novembre 2003 à Paris / AFP/Archives
M. Druet, formé aux Beaux-Arts et prix de Rome, s’est lancé dans cette procédure longtemps après la collaboration avec M. Cattelan, qui avait duré de 1999 à 2006. Il déplore que son apport aux œuvres de cette vedette internationale de l’art contemporain n’ait pas été suffisamment reconnu par la suite.
Le tribunal judiciaire l’a condamné à rembourser 10.000 euros à la galerie Perrotin, et la même somme à la Monnaie de Paris.
Représenté à l’audience qui avait eu lieu le 13 mai, M. Cattelan ne s’est jamais exprimé sur cette affaire.
Outre l’exposition de « Him » sur le site de l’ancien ghetto de Varsovie en 2013, il est habitué aux coups d’éclat, qui ont fait monter sa cote sur le marché au fil des ans.
Pour une autre œuvre concernée par la procédure, « La Nona Ora » (1999), M. Druet avait sculpté un pape Jean Paul II. L’Italien avait fait s’écraser une pierre dessus, pour représenter le souverain pontife tué par une météorite.
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