Inquiet à l’idée de voir son travail et ses passions pillés par l’intelligence artificielle, Matthew Butterick a ressorti son diplôme de droit du placard pour défendre les auteurs dont le travail nourrit les IA génératives.

«Je suis écrivain, designer, développeur et avocat.» Voilà comment – et dans quel ordre – se présente Matthew Butterick sur son site personnel. Et pour cause, l’homme est plus adepte des tenues décontractées que de la robe, adoptée sur le tard. Pourtant, depuis 2022, le diplômé de Harvard est une grosse épine dans le pied des géants de la tech et de leurs intelligences artificielles génératives. Dans le collimateur de ce fervent défenseur du droit d’auteur, des noms comme Meta, Microsoft ou encore OpenAI.

Juin 2022, début des hostilités. Matthew Butterick publie un billet : «This Copilot is stupid and wants to kill me.» Le «Copilot» en question est un outil de GitHub (Microsoft) qui utilise l’intelligence artificielle, et qui est entraîné grâce à des «milliards de lignes de code en ligne», d’après le géant américain. Appliqué à la programmation, le concept est simple, l’utilisateur écrit une commande, Copilot la traduit en code. Code qui ne sort donc pas de nulle part, et qui ne respecte, selon Butterick, pas les principes de l’open source : les lignes de programme utilisées doivent l’être dans le strict cadre souhaité par leur auteur. Une liberté prise par Copilot que l’avocat n’apprécie vraiment pas.

Fan de typographie

A ce moment-là, Matthew est un quinqua sans problème avec des passions simples. Parmi elles, la typographie, qu’il cultive depuis qu’il a reçu une mach